J’ai dans l’idée depuis quelques temps de réaliser un recueil composés de mini-nouvelles totalisant toutes exactement 400 mots. C’est un format assez frustrant sur lequel j’ai pour l’instant un peu de mal à avancer, mais j’aime travailler sur ces formats courts qui permettent premièrement de travailler en série sur des tas d’idées qui traînent ici et là, et deuxièmement d’améliorer l’affûtage des histoires, leur concision.

Quand je lis de la fiction, le blabla inutile me lasse vite, alors je tente dans la mesure du possible de m’en affranchir quand j’écris. Oh, il faut bien de la description et de l’ambiance, je ne parle pas d’Hollywoodiser l’écriture, mais enfin… Juste aller à l’efficace quand c’est possible (cette longue et laborieuse introduction montre à quel point j’aime aussi parfois en faire des tonnes pour pas grand chose… on va dire que c’est toujours bon de travailler plusieurs styles, hein).

Bien sûr, la démarche tient aussi d’une recherche en terme de régularité dans l’écriture. On profite souvent d’un objectif précis qu’on peut se poser par jour, par semaine, etc.

Voici la première nouvelle à peu près terminée dans le genre. Je n’en suis pas pleinement satisfait donc elle pourrait subir des révisions, mais c’est déjà une petite histoire, en 400 mots tout pile (d’après Scrivener ;)).

Bonne lecture et bonjour chez vous !
Enkidoux


– Je te jure que ça marche.
– J’y croirai quand je l’entendrai.

Milie et Antonin se dirigent vers la voiture qui mettra fin à cette discussion qui traîne depuis deux pâtés de maisons. Milie ouvre l’engin et laisse son ami s’installer avant d’allumer le poste de radio amateur qu’elle y a installé. Paramétré avec tout le talent qui la caractérise, le poste laisse immédiatement entendre des discussions entre agents de police du quartier.
Depuis la privatisation des services de police et l’apparition des villes intelligentes dotées de nombreux systèmes informatisés, la population criminelle a radicalement changé. Les anciens gros bras sans cervelle sont neutralisés en un rien de temps. Les petits malins, au contraire, prospèrent, et les rois du hack se promènent en ville comme au jardin.

– Tu penses que la ville va continuer à bosser avec H&H Security ?
– Ouais, copain. Leur président est marié à la cousine du maire. Et puisqu’ils font si mal leur boulot, on va le faire à leur place.
– Je veux bien tenter le coup, mais si ça se complique je laisse tomber et je rentre chez moi.
– Froussard ! Bien sûr que tu pourras te barrer si ça se corse. De toute façon, on peut filtrer les appels. On laisse de côté tout ce qui implique deux douzaines de trafiquants armés de mitrailleuses, ça te va ?
– Très drôle. Je me crois pas au far west, mais si les flics nous tombent dessus au mauvais moment, ça pourrait finir en bavure.
– Exact. Et pour ça, j’ai une parade. Regarde derrière.
– Des tenues de flic ?! T’es folle, c’est pire ! Milie, non !

Antonin a beau gueuler, Milie passe à l’arrière du véhicule pour enfiler un uniforme. Le jeune homme finit par l’imiter en pestant contre cette idée complètement dingue.

Un premier appel intéressant. Agression d’un couple de touristes près de la 32ème rue. Un sac volé, ainsi que des bijoux.
Démarrage en trombe.

Sur le chemin, un bip inattendu.

– Milie, c’est quoi ?
– Une tentative de piratage de mon poste. T’inquiètes.
– C’est pas bon, hein ? Dis-moi !
– Ta gueule, putain !! J’essaie de m’en occuper.
– Derrière nous !

Le choc compresse la voiture sans ménagement. Le lourd camion de police, nouveau modèle, est armé d’un éperon prévu à cet effet. H&H Security en avait assez des piratages à répétition et a embauché d’excellents hackers. Et c’est aujourd’hui que l’expérience sur le terrain commence.
Première opération réussie.
Bilan : deux morts.
Acceptable.

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